Sur le gravier des
longues promenades
Où s’éternisent
quelques vieilles tombes
Au cœur des
brouillards errants
Parfois une lune
ronde toute pleine
Jette son œil sur
la maison ensorcelée
Les doigts scandent
le temps qui passe
La mort au rendez-vous des jours effeuille mille
fleurs
Ce serait un autre
demain Qui ne fait que passer
Ici ou là-bas
Ailleurs Une créature de cendres noires
Inaugure son
dernier parcours
La maison est cet
endroit qui nous scrute
Depuis les hauteurs
du vieux jardin
Alors que se
ploient les tiges des fleurs
Sur la terre
devenue muette
Quelques mouches
mortes et des escargots
Au creux du silence
des pommiers
Dans le panier les
pommes jaunes et rouges
Un automne si froid
Les bourrasques de vent
Echevellent les
arbres Branches tombées
L’eau du bassin
recouverte de feuilles ployées
Rue de la vieille
lanterne
Un cygne noir
tremble au bout d’une corde
A la lisière
féconde d’un univers inconnu
Ce qui arrive
demain
Ceux qui étaient là
derrière leurs fenêtres et se taisaient
Se taisent encore
Ce qui arrive hier
Vient de si loin
Peut-être as-tu oublié le chemin
Qui porte tes pas
vers la maison chaude
au creux des
tilleuls embaumants
Ce qui s’enfuit
dans la nuit
Ce soleil qui
s’éteint, la crainte au ventre
Un tourbillon de formes
entrevues dans le vaste jardin
Qui semble n’avoir
pas de fin
Aucun poisson ne
sommeille parmi les nénuphars
La lune tranche de
son éclat les rêves de l’enfant
Je ne sais pas la
douce chaleur du foyer
Où m’attendent ceux
qui me sont proches
Je retrouve une
figurine de roi mage
Dans l’argile
retournée Quelques tiges de basilic
Mais je songe aux
agapanthes bleues
Là où la mer gonfle
ses écumes
Sur le rivage au
proche de mon âme
 |
Malgré le plan étudié à l'entrée du cimetière du Père Lachaise, je m'étais perdue, il est étrange d'errer dans ce si grand cimetière, espérant retrouver le chemin vers cette tombe que je désirais vraiment voir...
De méandres en tombes, de sépultures oubliées aux roses de novembre, je l'ai trouvée malgré tout. |
| |
| La tombe de Gérard de Nerval |