![]() | |||
Léocadia / Franczisek /et leurs filles /nés en Pologne sous domination
Prussienne
Venus en France pour un contrat d’une
année dans les mines du Pas-de-Calais.
|
![]() | |||
Corons de Méricourt |
Tous ces départs, ces voyages
d’un demain, je reviendrai
L’immigration : ses valises, ses larmes, ses
abandons.
Combien de douleurs dans le cœur de la femme ? De
l’homme ?
Ils partent, ne savent s’ils reviendront, ni quand, ni comment.
La fillette morte en hiver est restée seule dans le
cimetière.
Les trois jeunes frères n’ont pas été retrouvés, leurs
corps sont restés prisonniers du lac
gelé.
Partir, ce serait tout quitter, comme pour de longues
villégiatures, mais toujours, dans le coin du cœur où l’autel de la patrie est
élevé, l’offrande des larmes car ce ne sont pas des vacances mais un départ
sans retour, le cœur le sait bien déjà.
Retourner au pays. Sans fin y songer, tourner en rond
dans cette pensée. C’était une certitude, une finalité. A ce moment là, ils ne
savaient pas qu’à cause de la guerre, ils ne le pourront jamais.
C’est une histoire surprenante, l’argent gagné durant
cette année d’exil pour acheter la ferme a disparu
-
Septembre 1929 Arrivée en France /Début du contrat de
travail
-
Juillet 1939 Pologne le lieu de la ferme est choisi, le
contrat est signé
-
1er septembre 1939 l’armée allemande envahit
la Pologne
-
Le 3 septembre la France et la Grande-Bretagne déclarent
la guerre à l’Allemagne
-
Septembre 1939/Fin du contrat de travail
de France à Pologne l’impossible retour
« dévaluation
bancaire » leur a t-on dit longtemps après
Des caisses de billets sont restées là, dans la maison de
la famille, les enfants jouaient avec l’argent gagné en France
C’était la guerre Plus aucunes nouvelles de la famille
Personne n’est allé payer la ferme / le frère a dit ne
pas pouvoir le faire, l’argent reçu n’ayant plus de valeur.
Pourtant à cette
époque là, en Pologne, il n’y a pas eu de dévaluation monétaire …
Wéronika décède
en 1942 Sa fille l’apprend par trois coups frappés dans la vitre de la maison
et l’horloge arrêtée Longtemps après, elle recevra une lettre…
Des caisses de billets périmés sont restées là,
-
pour lui, c’était celui de la sueur de la silicose, de la
tuberculose qui transforment le corps en reliquaire
![]() |
Enterrement Franczisek / un 11 septembre1956 |
Les enfants, en Pologne, quelques années plus tard, la
guerre étant terminée, jouaient au marchand avec l’argent du chagrin et riaient…
Cela rappelait à
Léocadia son ancêtre Kosmowski, dépossédé de ses terres, de son manoir et de
son domaine par des prussiens installés
à Sarnow, dans les années 1780. Mattéus était un joueur invétéré et lors de
longues soirées, il signait sa perte ainsi que celle de sa famille. L’échanson
de la couronne était venu avec des huissiers partager ses biens entre Holendzy
et Wegner.
En France, les immigrés priaient, pleuraient, leurs vies
farcies de lentes prières et de communions, sous le regard du Christ
bienveillant, dans l’adoration du prêtre tout de noir vêtu qui parlait leur
langue d’origine et les confessait. Leurs vies structurées entre le travail,
les fêtes religieuses, les chants et danses de leur pays, les baptêmes,
mariages et enterrements.
Mariage polonais Corons de Méricourt
Tzemesno /Pologne vers 1920
Léocadia appelée Cadia est à droite
avec un grand col blanc