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.. .. 1975
Mon seul amour pour toujours,
trois jours de séparation… Le
temps aujourd’hui a été au diapason de mon état d’esprit : non plus
tourmenté mais d’une profonde morosité. Il règne en moi ce soir une douce
tristesse qui fait quand même moins mal que cet état d’anxiété permanente. Je
ne puis malgré tout oublier le « paragraphe » de ma dernière lettre
que tu as rayé immédiatement ; mais je souffre moins.
Mon amour pour toi ne saurait que
sortir grandi de cette nouvelle épreuve, moyenne, certes mais succédant à
combien d’autres ! Et pourquoi et en vertu de quoi, faut il que nous
soyons toujours séparés, alors que nous nous aimons tous deux avec une passion
extrême. Je me révolterai toujours devant les difficultés – que tu pourrais
aplanir… - qui nous empêchent de nous donner mutuellement le bonheur auquel
nous avons droit tous les deux. Il sera trop tard pour y songer et assez
temps pour regretter lorsque je disparaîtrai.
Tu sais que je n’aimais plus mon
mari, mais sa mort m’a blessée profondément en ce sens que j’ai compris qu’il
voulait vivre intensément, peut-être par pressentiment, et que je ne lui ai pas
toujours laissé la liberté nécessaire, qui, pourtant comparée à la tienne… Oui,
j’ai compris à ce moment là que la vie était une chose fuyante qu’il fallait
s’évertuer à emprisonner quelles que soient les circonstances, et ne pas se
dire « cela ira mieux plus tard… Ayons de la patience… Tout sera rose
alors…
J’ai tant d’amour à te donner
mais tu le refuses au nom de certains préjugés ridicules. Pourquoi ? Je
n’ose quand même pas penser que tu aies des réactions masochistes ? Ou
alors je suis obligée d’en revenir à mon fameux « paragraphe » … Je
tourne en rond et je n’en sortirai pas ce soir.
Mon cœur va rejoindre entièrement
le tien maintenant. Je t’aime de
toutes mes forces et je n’ai qu’une hâte, celle de me retrouver fortement
serrée dans tes bras. Je t’embrasse avec passion. Je t’aime plus que ma vie
A très bientôt mon matou adoré
ta poulette à jamais
…….
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Je ne sais pas qui a déchiré cette photographie ; je ne sais pas pourquoi cette photo se trouvait dans les archives du père de la mariée ; je ne sais pas où est enterré le marié décédé, ni si la veuve vit encore,
si elle vit encore avec son amant ?
Ils étaient nés vers 1943 donc sont certainement vivants, voilà pourquoi j'ai parfois le sentiment de profaner toute une vie mais dans le même temps je me dis que ces gens qui s'aimaient, vivaient et passaient comme nous sur cette terre méritent mieux que d'être "broyés" dans la benne à ordures...
Pourtant c'était la volonté de ceux qui ont tout jeté à la rue, le jour des encombrants...
Ces gens et leur histoire étaient trop encombrants...
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