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l'Ophélienne |
Ophélie flotte sur les nuages d’eaux, les vagues de fleurs
Juste étonnée de se ressentir si légère
Entre les mains de la grande ombre
Et d’être prise, enlacée par le
corps de cet éternel repos
D’ entrer dans ce jardin des captifs,
des énigmatiques roues de la destinée,
qui tournent et ne s’arrêtent jamais
Là où chacun s’inquiéterait de disparaître, elle se
laisse aller,
se détend, seul le lever de la brume la glacera un
peu,
mais alors, dans les cercles spontanés du ruisseau
jailliront les fées qui l’accueilleront
au pays où le vent n’est pas d’agonie,
ni d’inquiétude…
Pourtant, les bouleaux blancs pleurent, frémissent
sur la terre,
Les oiseaux ne chantent plus
Ou alors si loin, bien trop loin d’ici
Je prendrai la route vers moi-même
allant ainsi par les sentes creuses emplies d’herbes
sauvages,
là où personne n’est jamais descendu
J’emplirai de mes pas les allées de cendres noires
Et je les disperserai
Je descendrai les gouffres profonds, béants où
gisent les morts
S’ils se réveillent je me mettrai à rire, je ne les regarderai pas
Je franchirai la source bleue et la source verte,
j’irai ainsi, lentement, sans vieillir, sans
grandir, sans racines
Au présent du silence je trouverai mon enfance et ma
solitude,
le seuil de la solitude rouge
Quand l’orage grondera sur la mer,
sur les
vagues aux vastes légendes perdues
je lèverai le regard pour me perdre dans l’éclat de
la lune
Dans les dunes, je trouverai les grottes d’ombres
et de paysages esseulés où se couchent les astres
morts,
je pourrai découvrir ces antres emplies de coffres
de pirates,
je ne prendrai rien
Ce qui sera beau alors sera le déploiement des
bijoux,
des colliers de perles fines et des diadèmes
étincelants,
les coutelas et les fusils abandonnés, les tissus
précieux brodés
Je ne craindrai pas les corps momifiés des errants
des mers,
Je les enjamberai et j’irai plus loin,
N’emportant rien que le souvenir de ce que j’ai vu
Car derrière les grottes, derrière les antres,
Il se trouve le pays secret
C’est toujours au bord de l’océan que tu peux
trouver
l’entrée magique de l’autre monde, l’inversion du
nôtre,
le monde à l’envers de soi même
L’apesanteur, tu deviens le Pendu, tu te retournes
Ce qui est introuvable appartient à hier
N’est pas important
Il n’y a plus rien à chercher
Tout à coup, sortant de la grotte, tu te retrouves
ailleurs,
mais la mer,
et la plage, et le sable sont les mêmes
/ malgré tout différents/
-
« tu
n’es plus ici, tu n’es pas de là-bas,
tu es de nulle part »
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