vendredi 12 juin 2015

Mirages au crépuscule



Dans la ville on entend des cris
Des formes de nuages Des formes de vagues qui s’épuisent
Ensevelissent les poupées enlacées par les algues brunes
Les bombes explosent La ville éclate
Une femme marche lentement Sur la route le murmure d'une mère
La tête penchée vers les vapeurs du vieux volcan
Le fardeau qu’elle transporte est terriblement lourd
Elle va Vers l’intérieur de la crypte Vers un enfer
Son propre enfer  Si fidèle qui ne la quitte jamais
Les oreilles de sable se tendent  Le haut des arbres somnole
Sur le corps les stigmates qui roulent S’enroulent de nulle part et d'ailleurs
Couleuvre de sang De nulle part où rien ne navigue Et d'ailleurs, qu'importe ?
J’ai jeté la boussole dans le puits 
Au fond de l’eau croupissante où se blottissent les jeunes grenouilles 
La joie de chanter a disparu Une autre  voix  se fait entendre Sur les ailes d’un autre printemps
Va vers la grotte de la belle endormie Les enfants jouent au ballon dans le jardin
Les fillettes dévorent les groseilles, collier de perles rouges Qui craquent sous la langue
Un rêve si haut, haut dans le ciel Pour tomber, retomber
Sous le pont Mirabeau coulent les larmes C’était là bas, un vieux, si vieux cimetière
La mer soulevait de gigantesques ondées sales Elle ne savait pas nager 
Le poisson est retourné dans le bocal 
Personne pour le libérer dans la haute mer
C’est une enfant Elle marche faibles épaules La neige de l’été
Il a neigé hier dans le creux humide de la terre Le livre est tombé, caché
Les sapins pleurent un givre de sucre Se sentir rejetée dans le monde du silence
C’est entrer en incendie La prison s’ouvre, se referme
Les adultes jouent à être grands, ils sont en espace de non dire Ils font
Chuter A nouveau dans le creux des secrets La menace du chien qui aboie
Ne mange pas ta bouche, ne croise pas les doigts,
Tiens-toi droit, ouvre tes mains, tais-toi, bouge-toi,
Secoue toi les plumes et envole toi S’enfuir est une solution
Elle était si seule Si triste Mirages au crépuscule
Le vent illumine les feuilles du tilleul Quand elle viendra m'interroger 
L’obscurité du chagrin tisse les plumes du cygne noir
Comme dans la veille ou le sommeil Le malade cherche son empreinte,
Une trace dans un miroir Un souffle sur la vitre La mort se promène dans la cité
Le cygne s'abandonne à la profondeur nocturne L'orage éclate
Une immobilité unique tend le corps  Hiéroglyphe, signe de néantisation
C’est une dense étendue de lumières qui dansent et disparaissent
Apparences dans le cœur d’un monde inexact L'air du bois dormant
Aussi longtemps que tu marches tu restes vivant
Qui est identique à toi ? Le rien, le Seul
Qui se nourrit de ta propre nécessité d’être
Dans l’indivisible manifestation d’une Parole Tout pourrait être dit et oublié
Le passé devenu présent disparaît à nouveau Les éléments du puzzle sont mélangés
Sacrifice de soi entre quatre murs qui se resserrent Se concentrent  
Primitive résurgence Le minotaure flotte sur le fleuve
Il y avait alors la figure de riz blanc, devant la porte
Tracée par la femme au sari rouge C’est ainsi l’immuable géométrie sacrée
L’accroche-rêves  La lampe allumée à l’approche de la nuit
Etre attentif à chaque détail Respiration
Le sang est la sève du Païen Un feu cosmique
Le rythme d’une incantation   Entrer dans le cycle d’une Finalité.

Bouquets de fleurs et d'images







Un chat à la fenêtre



Jou-Lia

















les fleurs du jardin


















Poussières et fragments