Ce serait un jardin de longues envolées Une entrée dans le pays natal où respire l’Infini La tranquille et lente remontée vers le visage de l’Intime Un creux dans le silence murmuré d’une éternité Tu ne peux confondre le vent venu des horizons lointains Et le souffle naissant du pays des enfances. Véronique Guerrin ( Je vous remercie de me prévenir si vous voulez utiliser textes ou images qui sont ma propriété.)
jeudi 24 septembre 2015
dans la pluie de septembre
J’aimerai une plage et un bateau blanc
Une maison posée face à la mer
Comme une île de silences et d’écumes
Chaque jour, chaque nuit, quitter ses émois et ses
désirs
Ne plus avoir de souhaits
Oublier les effrois
Que savons-nous de la mémoire que porte en eux les
migrants ?
Des femmes aux cheveux d’algues dansent sous les
rires des étoiles
Les étoiles deviennent folles, elles tournent à
l’envers
Un vieillard en costume de marin se tient devant la
porte de la maison close
Les volets sont fermés
Au jardin des lotus elle chante et s’endort
Des parfums d’iris et de lys mais aussi de fleurs
fanées
Les elfines s’avancent lentement sur l’herbe
mouillée
Le vent est trop fort, des bourrasques cassent les
branches des arbres
Si par hasard tu peux entendre la musique des
sphères
Si par hasard tu t’éveilles au bord de la fontaine
Si par hasard tu ne sais plus rien
Quand viendra l’autre matin ou l’autre nuit
dans la solitude et l’obscurité
n’aies pas de crainte, il est bientôt temps
Le soleil revenu, le jour qui se lève
Pourquoi le vent et la peur ?
Le monde est si grand dans le regard de l’enfant
La prison c’est le fouet des paroles
Le mensonge, il faut vivre dans la folie, les
espaces où tu ne sais où tu vas
Partir est une illusion
On ne quitte jamais rien
Dans ton cœur les errances sont noires et blanches
Merlin lance des poudres d’argent sur la tombe de
pierre
Le poète marche en composant
Et tu ne sais vers où tu pars, tu ne sais où tu vas
Un jour à l'hôpital
Vue /5 ème étage Hôpital B /4 septembre 2015
« Sur un fil blanc
Traine un clown blanc »
Les enfants terribles me trottaient dans la tête
Là, au cœur de cette chambre aux murs trop blancs,
C’était le grand bateau, le B, 5ème étage
Il faisait beau, nous pouvions voir les champs au
loin,
Le jour s’effilochait comme le ligament du genou du
jeune homme
Une longue opération Rondes de jour, rondes de nuit
aux ondes lumineuses de lampes de poches,
Le clown est parfois triste, juste une esquisse de peine,
souvent assoupi, douloureux,
Cherche le rire, la joie
de ses yeux emplis d’humour il accroche la lune à
ton corps
comédien et clown pour les enfants hospitalisés,
c’est lui cette fois ci qui se trouve dans un lit mais aucun clown ne lui rend
visite
actionnons le le zygomatic attention au croc'codile ! Et tic et tac
actionnons le le zygomatic attention au croc'codile ! Et tic et tac
Je pense à docteur Patch qui disait : «
l’amour est contagieux » Passe passe le temps Il n’y a plus de temps à
l’hôpital
C’est un rythme de découpage de ta chair en morceaux
la jambe la tête le ventre
Des petits bouts de toi Parer la chute
Petits pieds d’enfant dans un long songe où le petit
rit, s’amuse
s’allonge pour prendre la main de l’homme au
nez rouge,
au
masque de Pierrot,
Pas de deux Pas de rondes Pas de ronds dans l’eau de
la bassine
Pas de bulles sur la terre humide Peut-être des
bulles de savon
Savonne-toi le bout du nez, ah oui, la cheville, oui
on verra ça plus tard…
1200 mètres en altitude Chute libre en dérive
Ouverture trop brusque, trop forte du parachute
Descente à la verticale Douleur à la cuisse,
blessure
Impression de sombrer Lutter
Libérer la voile de secours
Chambre de nudité, d’exploration d’un néant qui attise
l’absence,
le désir de
fuir, de ne jamais plus revenir
« Je vole où m’entraine les mots » chante
la femme
Juste ce temps qui semble si long, s’étire
Cette attente du futur départ
L’ascenseur en panne a grincé durant toute la nuit
Impossible de dormir Toujours la même position Le
mur en face de toi
Parfois quelqu’un passe Rien ne se passe Tu as mal
Tu es dans la patience A force tu t’impatientes
Une attelle bleue marine, ouverte, fermée,
Une entorse de cheville bien ronde comme la ronde
des infirmiers
Le clown rêve d’une dame blanche
Les dames en blanc n’ont pas compris N’ont pas rit A
peine un aperçu de sourire
Pour la dame blanche il est préférable de ne pas
trop y penser !
« Tu vas sur un long fil /Tu fuis /Tu vas-tu
viens et tu t’enfuis mais tu reviens et le spectacle va continuer
applaudissez »
Les enfants terribles ne sont pas si terribles
Si la dame blanche se penche vers toi tu ne sais ce
qu’il adviendra
Tu dors le jour Tu dors la nuit
Le grincement dans le cœur « comme passe passe
le loup ou le vent, l’infirmier dans le matin endolori »
L’Hosto au bout de la route Chambre à deux lits
Le clown a sauté Le vide devant lui
Le parachute a « déliré » l’imprévisible
accident
Parachute de secours, fractures, élongation,
étirement, la longueur d’un autre temps lorsque tu tombes ainsi, flottement
entre toi et ton autre toi,
Avec ses plaques de métal sur le tibia, il sera
aimanté, il sonnera peut-être, dans quelques boutiques lors de ses courses
« Mais le spectacle va continuer
applaudissez !
Sur un fil une femme hésite… »
Tire le fil du parachute ! Ne cours pas sur la
terre gelée, attention au trou, genou vrillé, ligament croisé rompu
les enfants terribles chantent dans ma tête C’est un
chuchotement
« Sur un fil blanc traine un clown mais on l’a
peut-être oublié
Peut-être… »
Je ne sais pas s’il rêve d’une chute à l’envers de
lui même
Tu descends et tu montes pourtant
L’humoriste appelait ça « la chute
ascensionnelle »
Maintenant il est dix huit heures il y a deux
personnes dans la chambre aux murs si blancs,
Qui partageront leurs espaces nocturnes.
(extraits du "clown blanc" les enfants terribles)
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