Le jardin sommeille auprès de la
mer. Les orties le long de la route veillent, assoiffées. Les cendres tombent du ciel. Dans la plus
haute figure de ma tristesse est vivante mon ombre. Quelqu 'un pleure en
moi. C’est une vieille femme assise sur l’herbe devant une tombe d’argile
couverte de bruyères. Sur la
photographie incrustée dans la pierre, c’est mon visage que je dévoile lorsque
j’écarte les branches du rosier qui s’entortille et grimpe. Au plus profond de
l’obscurité de la cave dans la maison d’Alphonse, un silence presque religieux.
Buissons de myosotis où le ciel
se fait si bleu et si proche, une eau de mer, noctambule, plage de souvenirs,
autre temps, autre refuge. Le linge est pendu, les draps battent le vent, sur
la corde tendu entre les deux branches du tilleul et du noyer.
Le jardin sommeille auprès de la
mer. Les orties le long de la route veillent, assoiffées. Les cendres tombent du ciel. Dans la plus
haute figure de ma tristesse est vivante mon ombre. Quelqu 'un pleure en
moi. C’est une vieille femme assise sur l’herbe devant une tombe d’argile
couverte de bruyères. Sur la
photographie incrustée dans la pierre, c’est mon visage que je dévoile lorsque
j’écarte les branches du rosier qui s’entortille et grimpe. Au plus profond de
l’obscurité de la cave dans la maison d’Alphonse, un silence presque religieux.
Buissons de myosotis où le ciel
se fait si bleu et si proche, une eau de mer, noctambule, plage de souvenirs,
autre temps, autre refuge. Le linge est pendu, les draps battent le vent, sur
la corde tendu entre les deux branches du tilleul et du noyer.
La poussière du jour enfle,
gonfle : l’air est soudain si gris. Les rameaux des fleurs
s’entrebâillent, découvrent un petit chemin qui monte vers l’aurore orpheline,
somnambule.
Dans un miroir de chagrin, au
fond du vieux couvent, la poupée oubliée se recouvre de toiles d’araignées. Le
mur moisit là où glisse l’eau des pluies du Nord. Des octaves sévères se
balancent sur les arbres. Les mains vertes s’agitent, se ploient vers les
simples du jardin, les hortensias ici sont bleus. Ils ne tremblent pas sur le
remblai sans soleil.
Les acanthes s’élancent, la
dormante du cimetière est cette amante en robe blanche, passante de nos aubes.
Lors du crépuscule la belle dame noire se cache dans les plis de l’obscurité.
Qui se souviendra de ceux qui sont morts ? De ceux qui n’ont plus de
nom ?
Le brouillard nous égare parfois, tôt le
matin, au sortir su lever. Sur la vague aucun bateau encore. La mousse muette
s’accroche aux tristes enfances mais douce, humide, elle accueille le papillon.
Demain j’irai somnoler dans la plus haute tour de la maison. Pas de batteuse
venue dans le champ de blés.
Une hirondelle ce matin est
entrée dans la chambre, la fenêtre était ouverte ; j’ai vu plus tard des
mésanges dans le pommier à cidre.
Il y a eu ensuite beaucoup de
pluies et un ciel délavé, parfois trop gris, pourtant, j’ai aimé regarder
Jupiter la nuit ; il faisait doux vers trois heures du matin.
.Le film de Godard me fait penser
à la mer, à ces membres du réseau Shelburne, l’éternité recherchée, la
liberté par la mer, la fragilité de la vie humaine, le paradoxe de l’existence,
et l’étonnement de la volonté humaine qui fait
que l’homme peut se dépasser sans cesse pour l’amour des autres.