Quelques
dalles incrustées dans l’argile de l’allée centrale. Une branche morte, tombée.
Les pommiers exubérants s’échevellent vers le toit de la maison. La nature est
conquérante, victorieuse.
La
main de la mémoire joue sur le piano des renoncements la note égarée ;
poignantes, les fleurs se recroquevillent dans le vase bleu. La pluie tombe si
drue. Les pierres murmurent. Les pneus abandonnés s’infiltrent dans le paysage,
se mêlent aux hautes herbes. Le chèvrefeuille s’éclabousse de pétales,
d’araignées et de gouttes d’eau. Les enfants ne jouent pas encore dans le
jardin. Ils n’ont pas encore trouvé les pneus abandonnés mais je sais bien, je
me souviens, quand ils jouaient en riant dans le clair après –midi.
C’était
un jour différent. La lumière paisible s’assoupissait, nous nous endormions
dans la profondeur de la grotte végétale, auprès du petit pont de bois.
Maintenant, je déchire les eaux du souvenir avec délices car est tombée la
deuxième gelée.
Véronique Guerrin
Véronique Guerrin
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