mardi 31 juillet 2018

l'enfant bleu (en lien avec le roman d'Henry Bauchau "l'enfant bleu")



Au cœur de la nuit sombre qui embrase les lèvres du vent
Au cœur de ce silence qui émane de la grande panthère noire
-Attentive dans le jardin clos de l’été-
Dont l’ombre intensifie les espaces enluminés par les étoiles
Il y avait un bout de ciel et d’eau : le bord du Nil
Loin, bien trop loin et l’ardeur des sables tourbillonnants
Jusqu’à la barque du nautonier vers l’île des visages blancs
Tout ce bleu qui marque les doigts, l’azurite, l’aconit ou le sel de cyan
Le bleu de la mort, de la transparence, de l’oubli
La tonalité d’un outre-mer qui envahit le corps sans vie
Nuance de repos Paisible étreinte des reflets du ciel,
de la mer et qui résonnent jusque dans nos veines vidées de sang
l’enfant était bleu Aucune respiration Pendu entre le vide et la terre
Le néant,  si bleu de ce bleu limpide et minéral
Une couleur d’absence ou d’abandon, la mort qui hante
Là où se perd le regard à l’infini de l’oubli de soi


(Henry Bauchau / "l'enfant bleu" : comment vivre avec un handicap psychique et le transcender /découverte de l'art et des périodes de rémissions durant l'acte de création/ treize ans de travail psychothérapique/

les missels oubliés







les chrysalides bleues









ce qui s'immobilise entre hier et demain















les Dolorès (la douleur chronique-la fibromyalgie)


Bianca, la douleur est blanche 

  La douleur est blanche




Blanche comme un linge

effiloché, le corps s’arrache et se crispe

Blanche comme un mort

la vie nous quitte lentement, nous laissant exsangue
Blanc de silence, de neige ou d’écume /de froid, de lambeaux

La tête environnée de nuages/être perdue, isolée, abandonnée

solitaire/un océan de vide/

Chaque poussée de souffrance est un baptême

Livide, figée, un habit de linceul

je suis aveugle, mes yeux sont blancs

Je suis la vestale qui célèbre le rite du corps entravé

Il neige sur la chair /le déchirement, la désolation sont si si froids


Retrouver la pureté, l’innocence, la lumière



   Garance, la douleur est rouge



  La douleur est rouge



Un coquelicot dans le cœur
Du feu qui brûle et déchire la chair
Perdre force et vie/ violence de ce calvaire/mordue par le feu
Sur un bûcher permanent dont les flammes tournoyantes
vont de membre en membre
et incendient la colonne vertébrale
Je vacille, dévorée par des flammes invisibles
Fumante/devenant pierre calcinée
Statue de lave/incandescente/
serait-ce un châtiment ? De quoi ? Pourquoi ?


 Retrouver l’ardeur de vivre



Esméralda, la douleur est verte

La douleur est verte

Immuable

Vert de peur /si jamais cela ne s’arrêtait plus jamais

Vert d’espérance/si enfin le renouveau me délivrait

Vert thérapeutique/si je pouvais trouver un traitement naturel

Dans le vert je me repose au creux des épines du sapin

Même si elles me blessent

Vert de froid/décomposé, glacée jusqu’aux os

 la chair anesthésiée se raidit

Dans la crispation verte

 la vie et la mort se conjuguent au temps de l’incertain

Retrouver la force de renaitre et de croitre/l’apaisement




Morana, la douleur est noire


   
  La douleur est noire

 Dépression/de cendres/lambeaux de peau momifiée

Enfermée dans la grotte souterraine de l’incompréhension
Le soleil est noir/j’avale mes rayons/je ne suis qu’un soleil éteint
Un voile de mort est jeté sur mon corps
Je suis un corbeau tournoyant
Coupable d’être souffrante /le tourment ne se voit pas !
A peine peut-on le dire !
Je suis de charbon, corps préparé pour le feu
Je ne vis que dans l’ombre de moi-même
Et j’erre dans le fond de la mine/noir est le fossile de mon âme

Ce qui s’est fossilisé en moi me détruit
Comme un mineur ma peau est cloutée d’anthracite
Il n’y a plus de lumière/tout est froid et dur
De l’onyx/une statue d’onyx
Carbonisation/cœur noir du coquelicot
Retrouver la force de la renaissance


Arachnée, la douleur est enlaçante/
La femme sauvage/l’ermite




  La douleur rend le corps sauvage,
Renoncement dans le désert

L’ermite



La chevelure ne donne plus la force, ni la beauté,

elle emprisonne la chair de l’ermite en une longue et terrible pénitence

L’araignée noire tisse sa toile sur la chair nue,

livrée aux assauts d’une captivité par la souffrance



Comme l’ermite, faire pénitence, s’humilier, nier la douleur,

s’anéantir dans la torture corporelle peut nous faire perdre le fil de la vie



En cet isolement tu te perds / Ariane ne peut dénouer le fil de la délivrance

Le fil ou la corde sont cette discipline vouée à la chair crucifiée/Sacrifice



Ophélie se meurt, sur l’onde bercée, ses longs cheveux flottants parmi les herbes

Lorelei au chant du Rhin : « Avec un peigne d'or est pareille
Au blond peigne d'or du soleil,
Et l'étrange chant qu'elle chante
Est une mélodie puissante. » (Poème du Rhin)

Ce serait une malédiction d’entendre son chant et d’y succomber

Lorelei peigne nos chevelures : nos pensées, malédiction et tourment



Mélusine coiffait ses longs cheveux au bord de l’eau, heureuse,

 Un jour,  trahie,  poussant  un  long cri de douleur,

 elle redevint le serpent vert /encore une malédiction

La douleur serait elle malédiction ?



Marie Madeleine ou Marie L’Egyptienne,

protégées par leurs longues chevelures vivaient nues dans la montagne ou le désert et ne mangeaient plus /Pélagia devenue semblable à un homme / Les ermites femmes : des femmes sauvages environnées de chevelures comme dans un linceul

La douleur ferait elle devenir sauvage ?

La douleur nous rend elle ermite ?

Ces chevelures qui ne parent plus la chair mais la cache au monde

seraient alors le seul vêtement digne de paraître au pays des Dieux



si cette chevelure qui masque le corps dévoilait chez la femme ermite le désir de rester féminine malgré tout ?

Si ces chevelures comme des serpents enroulés autour de la peau calcinée par la souffrance de la pénitence

Représentaient les pensées, ces pensées qui ne s’arrêtent jamais,

Enlaçantes et terribles



La chevelure ondule sur le corps / sa puissance de croissance peut enfermer /

Elle roule et tourne sur la chair nue de l’anachorète, la coupant des autres



Le bois du cercueil/le bois de la barque/

Reposer le corps et le nouer au bois



Les cheveux ne sont pas que force sacrée

Ils disent la beauté mais aussi les ondes qui nous entourent,

ces eaux vives qui s’engouffrent et nous noient /

Toutes ces pensées qui ruminent en nous

Lorsque l’ on se ressent plus mort que vivant/

Ces pensées qui grandissent et s’allongent /



Chevelure jamais coupée qui puise son énergie dans le supplice



Se tenir immobile comme un tronc d’arbre

/la lancinance de la douleur s’arrête





Phébé, la douleur est d’argent

    
 La douleur est d’argent /d’aluminium et de plastique


Cette douleur nous coupe des autres /nous transforme en statue/

nous empêche de respirer, de bouger, de danser

Aucun contact avec les autres

 les bras, les mains sont noués au corps et enfermés/

Aucune parole ne sort de la bouche enplastifiée/

aucune pensée ne peut quitter le capuchon d’argent/

l’emmurée vivante/L’aluminiuminée



D’argent, lunaire/la lune est enlevée par les démons et cachée/

C’est un miroir qui se reflète en moi



la douleur se déplace par quartiers de lune/

tu es lunatique/tu es dans la lune/tu tombes de la lune/

tu ne dors plus/tu deviens insensée/



Séléné emplie de clarté Artémis montant et descendant dans le ciel

ou Hécate plongée dans l’obscurité

en phases successives/



le miroir se voile, se dévoile, se brise,  s’oxyde



Retrouver la liberté de se regarder/de se reconnaitre





Stéphania, Dolorosa
La douleur est un martyre





Cassandre dort
Oublie la douleur envahissante Crucifiante
Ces millions d’aiguilles qui piquent sa chair et la mordent
La réveillent la nuit

Ces brûlures à l’intérieur des membres, un feu qui jamais ne s’arrêtera
Ces jambes, ces bras de plomb ou de pierre
Un corps dur, pétrifié, lourd, impossible à mouvoir
Ce brouillard dans la tête Cette brume environnante, tous ces oublis

Perte d’identité Perte de tout Aucun désir Aucun projet
 Seulement dormir
Oublier qu’il fait si mal dans le pays du corps

Le cou ne se ploie pas, ne se tourne pas, il souffre,  se tend
Une boule chaude logée à la base de la tête,
une bête lovée dans les fentes d’une chair empoisonnée
 par un mal invisible, les épaules ployées, déployées en lancinance
Et lutter, comment lutter afin de surmonter cette immense fatigue ?
Et lutter, comment lutter afin d’oublier cette souffrance perpétuelle ?

Aurai je défié les dieux ?
Je pousse mon corps, une roche jusqu’en haut de la montagne,
 je retombe sans fin dans l’enfer en flammes
Je roule mon tonneau vide de mille heures explosées



Saint Sébastien criblé de flèches, tordu sur le bois de l’arbre ensanglanté
Hypatie démembrée à coups de coquillages
Je me prends pour un caillou roulé dans les eaux d’un fleuve en furie
Ou au fond d’un volcan en éruption,

des parties de moi explosent dans le ciel
d’une gisante, déclose mélancolie



  Flor’épines, la douleur est piquante

 



La petite fille a rencontré le loup.
Surtout ne pas bouger, ne pas parler, devenir invisible,
Inexister. C’est la clé nécessaire à la survie.

Interdit de regarder. Interdit de parler ;
elle ne  sait pas comment elle fait pour tenir debout ;

elle n’a plus de gorge, plus de voix, comme si le son s’était éteint,
comme si les cordes vocales étaient coupées.

Sidération


  Les cordes et les fils  enlacent la chair, la meurtrissent
La corde, les fils  de la douleur lancinante, ininterrompue

Qui labourent sans fin

Nul répit ou seulement de courte durée

et toujours le retour de cet encerclement



Et ça tourne, et ça serre

Reliant les articulations entre elles comme autant d’entraves au mouvement



Avec ces cordes je pourrai grimper, monter ou descendre

Mais je ne peux rien faire /elles sont incrustées/

pas de geste libre  possible

Je pourrais marcher sur le vide ou tisser le fil

Mais la tisserande de la vie s’est trompée



Elle m’enroule comme Arachné Une Ariane féroce qui m’étouffe



C’est le fil de la vie ou la corde ombilicale/ à quoi se relier ?

Pour dénouer ces liens ?

Corps bridé/corps pendu/la corde pour se pendre



Il faudrait dérouler ces fils, cette corde pour sortir du labyrinthe

Retrouver en soi l’Ariane qui indique le chemin




Clotho/Nona la fileuse de vie /Neith la tisserande


 

Neith du Nil à la couronne rouge La tisserande et la momificatrice
  
Depuis la grotte palpitante et rouge
Où se forme notre corps

par ce lent travail de maturation du fœtus et du futur enfantement

Ce cordon ombilical

Nous relie-t-il au monde ? Aux dieux ? A la famille ? A nous même ?



 Fil de la destinée qui trame nos jours et nos nuits

en un tissu aux couleurs de constellations et d’alternance



Tu tisses la douleur sur le métier de ta chair

Il te faudra bien un jour couper ce fil d’Araignée



De ce coquillage : nombril secret qui t’encercle

de fils chatoyants ou lugubres

Aux éclats parfois terriblement mortels

Et les larmes

mais aussi l’or du soleil et l’éclat lunaire



Dans ce coquillage l’araignée dévoratrice se love

 Se tourne et se retourne



La destinée nous a donné une chair s sensible et fragile

Le temps s’étire le long des os glacés

Les jours peuvent devenir prémices du feu de l’enfer

qui grimpe le long du dos



Parfois lorsque se tait le corps

Enfin abreuvé de paix et de silence

Alors on croit renaitre et respirer



Sur le métier à tisser cent fois remets ton ouvrage

L’univers que tu crées avec les peines que tu vis

Se divise en cercles concentriques sur une toile d’Ariane

Tu es ta propre Ariane



La douleur va et vient  Ton ossature  est une navette

Le fil se serre, se resserre, sois souple, légère

Inspire, expire, respire



Les fils du tissage seraient cheveux ou serpents

Comme Pénélope, en alternance, 

ton rythme est de faire et défaire



Tu files et tu tisses le mal qui t’habite

de jour et de nuit



le minotaure te dévorera si tu te caches dans la grotte obscure

Cherche le fil, attrape-le et remonte vers la lumière

Tue le minotaure qui s’agite, prisonnier de ta substance

Tue le lancinement  ou transforme le



La combustion de ta colonne vertébrale

 réveille tant de choses

mais elle élimine aussi toutes scories

La mémoire se libère



Le corps dit et parle Il exprime ce que tu ne peux dire

Le corps est fatigué, épuisé

Écoute-le



Ce tissage de ta peine et de tes tourments

c’est un travail d’enfantement à toi même

de mort et de renaissance

de libération

Nayana Niyati /l’œil du destin

 



Elle est en nous
celle qui voit au-delà

de ce que pensent les gens,
de ceux qui savent,
 nous assomment de leurs vérités


« c’est dans ta tête » « c’est psycho il n’y a rien à faire » « ce sont des femmes qui ont trouvé le moyen efficace de ne plus travailler car elles n’aimaient pas leur travail » des hypocondriaques qui veulent se faire dorloter »des fragiles qui ne savent pas ce qu’est la vie » « des perdues de la société »des parasites, des fainéantes »


Elle est en nous

Celle qui sait et se tait

Le masque qui cache la terrible vérité

L’œil qui reste attentif

Qui conduit par la douleur à la connaissance

de la réalité du symptôme



Elle est en nous

Celle qui voit et ne dit rien

Elle tient les fils du destin et nous relie à nous même

Dans l’horreur la douleur et la paix qui viendra

Le silence de l’âme et du corps




Laura, la couronnée / Nahéma, la douceur



Juste un corps rompu Offert au vent Au soleil

Au cœur du monde

Flamboyant

« La douleur serait plaisir » disait le poète

Le temps s’allonge imperceptiblement pourtant rien ne bouge
 Rien ne change La leçon que nous donnait le ciel
A bouleversé l’os et la chair, rendant muet l’enfant sans nom
Il y aura un cataclysme, aucune issue,
Ce ne sera pas encore l’approche de la mort
Comment aller si loin alors que l’on ne sait pas
Ce que l’on trouvera derrière les portes incompréhensibles 
qui clôturent l’éternité?
 


Marina Cordélia, fille de la mer


 




Les poupées

« Cosette considérait la poupée merveilleuse avec une sorte de terreur. Son visage était encore inondé de larmes, mais ses yeux commençaient à s’emplir, comme le ciel au crépuscule du matin, des rayonnements étranges de la joie.

Ce qu’elle éprouvait en ce moment-là était un peu pareil à ce qu’elle eût ressenti si on lui eût dit brusquement :

 Petite, vous êtes la reine de France.
Il lui semblait que si elle touchait à cette poupée, le tonnerre en sortirait. »



V. Hugo Les misérables



« Depuis tous ces malheurs, Sophie n'aimait plus sa poupée, qui était devenue affreuse, et dont ses amies se moquaient ; enfin, un dernier jour, Sophie voulut lui apprendre à grimper aux arbres ; elle la fit monter sur une branche, la fit asseoir ; mais la poupée, qui ne tenait pas bien, tomba : sa tête frappa contre des pierres et se cassa en cent morceaux. Sophie ne pleura pas, mais elle invita ses amies à venir enterrer sa poupée. »



Les malheurs de Sophie La comtesse de Ségur



  Les poupées de Michel Nedjar (une découverte pour moi/merci à lui pour son travail que je viens de découvrir)


 « Mes poupées m’ont sauvé » Un pansement, voilà peut-être ce qu’est une poupée.



« Qu’est que c’est qu’une poupée ? Qu’est ce qu’est une poupée ? C’est quelque chose d’étrange. C’est quelque chose dans l’ombre. C’est quelque chose de la terre. C’est quelque chose de l’origine. C’est quelque chose de magique. C’est quelque chose de paternel. C’est quelque chose d’interdit. C’est quelque chose de Dieu […] »¹.



« Qu’est-ce qu’une poupée ?

 C’est le regard du petit garçon qui regarde l’horreur, l’horreur du monde, et qui s’accroche à la poupée.

Qu’est-ce que c’est qu’une poupée ?

C’est le petit garçon qui a peur, et qui sait que cette chose va l’aider, va l’aider à continuer.

Qu’est-ce qu’une poupée ?

C’est la poupée que j’ai vu, brisée, cassée, défigurée, comme enterrée avec d’autres corps.

 C’est le ciel qui se déchire, pour donner de l’espoir. C’est l’envie de ne pas mourir quand j’étais petit enfant. »



"Qu’est-ce que c’est qu’une poupée ?


c’est quelque chose d’étrange

c’est quelque chose de l’ombre

c’est quelque chose de la terre

c’est quelque chose de l’origine

c’est quelque chose de magique

c’est quelque chose de paternel

c’est quelque chose d’interdit

c’est quelque chose de Dieu

c’est quelque chose de lointain

c’est quelque chose sans yeux

c’est quelque chose d’animal

c’est quelque chose d’oiseaux

c’est quelque chose de silencieux

c’est quelque chose d’éternel

c’est quelque chose de boue

c’est quelque chose de cailloux

quelque chose de végétal

quelque chose de cruel

quelque chose de l’enfance

quelque chose de joie

quelque chose de cri

quelque chose de muet

voilà !"



Michel Nedjar, 1996





Mémento Mori
 


Le corps semble être absent dans la poupée

Le temps qui passe altère l’objet

Venu de loin, de rituel, de parole diabolique, de trophée religieux

de l’approche sacrée des peuples primitifs

Les «  Ouchebti » Egypte antique

(Serviteurs funéraires/statues/elles remplacent le mort dans l’au-delà)



La poupée devient présence

Parfois : Informe Difforme Dissociée Torturée

Parfois : Jolie Magique Précieuse Gardée dans sa boite Cadeau merveilleux

Parfois : Momies Poupées vaudous



Dans la mémoire s’entrecroisent les fantômes du passé et ceux de demain

D’une présence à soi même A d’autres « soi-même »

en un face à face En un un rite

Qui peut faire peur Qui dénature le jeu de la fillette

Toi tu aimerais façonner l ‘impensable avec ce qui te tombe sous les doigts



Miroir ou écho De cet inconscient où se trament mille histoires de toi-même et des autres qui t’habitent, t’ont habités, t’ont initié à la vie

Elle reçoit une poupée Elle a été très sage et obéissante Cette poupée devient son miroir, sa confidente



Elle joue à la poupée Elle fait fondre les jambes de la poupée dans de l’eau trop chaude Les yeux se perdent au soleil Sans regard Sans corps la poupée perd son identité



Présence d’une dame qui coud des vêtements de poupées pour les officiers nazis (Lanzman ; les quatre sœurs)

Les trains de la mort sillonnent la géographie de ce pays intérieur qui n’appartient à personne d’autre

Les enfants tués, torturés, délaissés, violés, meurtris parlent avec leurs chairs de lambeaux, de couleurs, de rien et de vide

Toute guerre, au plus profond de notre âme, est la désespérance des mères

Terreau du funéraire ou symbole d’un enfant perdu

Victime expiatoire Figurine de rêve Démon Daimon Fétiche Totem



La poupée : modèle féminin /modèle de mère puis de femme (Barbie année 1950)



Poupée : détourne mauvais œil

Fertilité/protection/chasse-cauchemar/funéraire/

portebonheur/religieuse



« La légende rapporte que l’épouse du dieu Siva, avait fait une belle poupée qu’elle se prit à aimer ardemment. Ella la cacha dans les montagnes de Malaga. Son mari, l’ayant vue un jour, l’aima à son tour et lui donna la vie. »



« Au moment du mariage, en Italie, la vierge vouait sa poupée à Vénus, et lorsqu’elle avait un enfant, elle allait suspendre au temple une image du nourrisson. En Grèce comme à Rome, les mariages étaient l’occasion pour les jeunes mariées de consacrer leur poupée et sa garde-robe à la déesse Artémis.



 Selon Athénée de Naucratis, Sappho dédiait sa poupée à Aphrodite avec ces mots : « Ô Aphrodite, ne méprise pas le petit foulard pourpre de ma poupée. Moi, Sappho, je te dédie ce précieux présent » »