Ce serait un jardin de longues envolées Une entrée dans le pays natal où respire l’Infini La tranquille et lente remontée vers le visage de l’Intime Un creux dans le silence murmuré d’une éternité Tu ne peux confondre le vent venu des horizons lointains Et le souffle naissant du pays des enfances. Véronique Guerrin ( Je vous remercie de me prévenir si vous voulez utiliser textes ou images qui sont ma propriété.)
mercredi 31 décembre 2014
mardi 23 décembre 2014
dimanche 21 décembre 2014
Les anges frissonnent
Les anges frissonnent dans la haute forêt
Il faudrait croiser le long du chemin les clochards porteurs
de trésors
Ce sont eux qui marchent dans les rues des cités,
Sur la surface bouleversante de la terre
En un labyrinthe ou une marelle,
jeu de pas, ou jeu de dés, jeu des hommes,
Lancer les pierres sacrées dans le cercle magique
Dans le ciel, les oies se sont envolées
Aux fenêtres des maisons, des sapins illuminés
Que veut dire Noël aujourd’hui ?
Dans la tempête, lutte le navire, un homme attaché à sa
proue,
Mr Turner comme un autre Ulysse,
Lové dans la clarté et l’intensité de la lumière,
Aux vagues d’un ciel qui tremble, une voix qui chante
Vivaldi,
Arias qui s’élèvent parce qu’ils dénudent les tombeaux
La mort est morte, disait une femme dans le vieux cimetière,
L’église est fermée, les vieilles pierres se meurent de trop
de silence
Où est ton feu ô vie afin qu’il brûle et détruise le mal rongeur,
Ce rat stérile qui se cache dans l’ombre, les poules sont
effrayées
Dans le poulailler à la vielle échelle rouillée.
Dans la flaque gelée, l’enfant voit son reflet,
Le chat joue avec les flocons de neige, qui parle là-bas,
entre les tombes ?
C’est une fillette aux cheveux tressés,
elle porte dans un panier des bouteilles emplies de larmes,
va les vider dans le lac
Une vieille femme attend devant le lac glacé, elle cherche
son frère disparu
Le grenier de la maison est en feu, les pages des livres se
tordent,
Les flammes s’élancent traversent le jardin au saule
pleureur
« Si tu veux pleurer prends mes yeux » écrivait
Shakespeare
Je ne sais que le silence aux gouttes de brume
Dans l’aube qui déchire la nuit
Je ne sais que le prisme coloré qui me fait renoncer au
sommeil
Pour m’en aller cueillir les fleurs des ombres perdues
Et marcher dans le froid matinal,
Dans le jardin pâle de l’hiver.
Ce serait le plus beau sang de l’homme recueilli dans la
coupe d’or
Cette jolie fleur au cœur tranquille, la femme se penche
lentement,
Les oiseaux se sont posés sur la haute branche noire,
Les feuilles lassées de l’automne pourrissent autour du
bassin
Les poissons ne bougent presque plus,
dans l’eau se reflètent les branches nues de l’érable,
sonder son coeur c’est
entendre le cri de l’âme blessée
découvrir la joie des rêves ensoleillés
et pour un jour farouche, gonfler la voile blanche,
le bateau quitte le port, il faut parfois toucher de sa main
tremblante
l’immense linceul de la douleur
pour enfin s’en libérer à jamais,
déposer les linges de l’origine dans le creux sec d’une
solitude
oublier les personnages qui montaient
des étranges sentes dans le brouillard,
dans la patience du matin se ploient les tiges des fleurs
il faut prolonger le regard au-delà des frontières,
des paupières, au creux de ce vertige, le vide…
Et mourir des lueurs entrevues, disparues,
Les lettres déchirées, les enveloppes profanées,
L’avidité de la sorcière qui détruit tout,
Elle tend toujours la pomme empoisonnée,
Une pomme sur deux au banquet est empoisonnée,
Qui va commencer le jeu de la sorcière ?
Où se termine t’il ?
L’étoile chemine dans la transparence, le petit enfant ouvre
les yeux
La lumière triomphe de toute désolation,
Transfiguration de la
tristesse et c’est une mise au monde,
Une renaissance dans le creux du songe, une apothéose, les mains ouvertes,
Dans le miroir, ton dieu te cherche, le vent divise
l’espace,
La chambre est close,
« Le soleil est dieu » disait Turner,
Apollon sur son char d’or, dort encore, pourtant,
Reviendra t-il parmi nous?
déployer les étincelles prodigieuses des poèmes et des flambées,
trois étoiles rouges tombent sur la froide statue dans
l’église perdue,
nous allons mourir de trop de joies ou de trop de peurs
nous allons vivre ainsi, de jardins de fleurs et de
violences éparses,
de ces émotions oubliées ou de nos gloires éphémères,
sur les autres planètes les étranges étrangers vagabondent,
des fusées vont et viennent, les poupées s’entassent,
disloquées,
au fond du puits obscur,
Lala n’est plus, elle s’est allongée dans la terre humide,
A fermé ses longues paupières.
Il faudrait espérer un autre hiver, ne pas glisser sur une plaque de verglas,
prendre chair dans le reniement, qui serait celui qui parle
de consolation ?
Etre trop humain dans ses sueurs et ses tremblements,
Que se taisent les voix inquiètes, la guerre ne viendra pas
demain,
Il y a eu trop de guerres,
la semence est tragique à répandre
Là où l’amour est mort,
le passé est enterré aussi en ces lieux où l’indifférence et les hurlements
se sont unis,
contre tout silence de lâcheté il faut s’insurger
voir en plein jour les fossiles et les momies
qui stagnent dans le cimetière des suffisances,
la pluie lave le cœur, se mêle aux larmes, toutes ces eaux,
un déluge, une inondation, les digues du barrage détruites,
tout flotte, Ganesh écrasé dans la petite fenêtre d’un
temple en ruines,
une mosaïque colorée, vitrail explosé.
Le dernier livre ouvert dans la bibliothèque
livrera le texte de la clôture inachevée.
Le voyageur porteur de cadeaux tressaille dans le jeu
nocturne,
Une résonance inattendue le guide, c’est bientôt Noël,
un ange frissonne au carrefour isolé de la forêt, tient une
lampe allumée,
« c’est une chute dans les heures » écrivait Tvétaïeva
C’est une chute, chut, et que tout entre dans le silence.
mardi 16 décembre 2014
Impromptus
Une branche craque,
c’est la tourterelle dans le sapin.
Les hortensias fanés ne la voient pas.
Une fumée tourbillonne
Au-dessus des tasses vides.
L’enfant regarde et ne comprend pas.
Celui qui marche
Dans le silence
Traverse le souvenir de son ombre.
Un bras tendu
Qui fouette l’air de sa raquette.
Le papillon blanc hésite.
L’ami qui vient et repart
Est comme le murmure
Des feuilles dans la nuit.
Les passiflores s’enroulent
sur le mur. Un papillon
caresse de ses ailes
le fruit orange.
Les tourterelles dans le vent.
Chaleur blanche
D’un jour sans pluie.
Les rayons du soleil
Arrosent les fleurs
Mais, la terre est sèche.
Insolites façades des maisons
Aux paupières fermées.
Je sommeille sous le regard des étoiles.
Dans le cadre de la fenêtre,
Une araignée dort.
La glycine rampe sur le mur.
J’entends venir du lointain
Les bruits de la ville.
Les hirondelles se rassemblent.
L’ocre chaud des feuilles
Au pied de l’arbre,
Vent glacé qui souffle fort.
Pomme gelée, écrasée
Sur l’herbe mouillée,
Un tas de feuilles mortes.
Trois enfants tourbillonnent,
Font naître le vent
En cet automne sans rafale.
La rose parsème de ses pétales
Les fraîches fleurs brodées,
Sur la nappe de la table qui songe.
Les enfants, oiseaux d’automne,
Sautent dans les feuilles,
L’or des arbres parfume l’herbe foulée.
Impromptus Haïkus
Le soir vient déjà
Les feuilles ont perdu le soleil
Il fait frais
L’érable rouge sous la pluie
Sa rougeur devant le ciel
Le bleu dans les yeux du poisson d’or
Les bambous frissonnent
Dans le soir venu
La tourterelle s’est endormie
Au long du potager
Deux chats gris qui passent
La vieille femme aussi est grise
Sur la table dans le jardin
Deux verres de vin
Méditation
Herbes folles
Sous les pieds nus
Volent ainsi les grains de poussière
Un parfum de terre
L’oiseau se moque
Du poisson dans le bassin
une feuille d’érable rouge
Le ciel se penche vers l’eau
La colombe s’envole
Feuilles légères
Bruissent et tombent
Personne ne les ramasse
Le poisson rouge joue
sous la cascade du bassin
la tourterelle ne bouge pas
le bassin s’ emplit de feuilles
on ne voit plus le ciel
le merle boit de l’eau
le ciel est en silence
entre les feuilles glisse le soleil
moi je ne regarde rien
le voisin fait du bruit
la maison est close
je marche sur un tas de feuilles
dans l’eau une forme rouge
feuille d’érable
poisson qui nage ?
le ciel est dans l’eau
mon âme dans le bassin
je suis un poisson
le poisson saute hors du bocal
la feuille tombe de l’arbre
le ciel toujours
accroché aux nues
la feuille de papier glisse
le sol est pavé
les enfants chiffonnent la feuille
dans le scintillement de l’eau
le reflet des arbres
seul le ciel ne voit rien
sous la pluie qui se déverse
les gens marchent
la rue est un fleuve
parfois il meurt en nous
quelque chose ou quelqu’un
c’est l’oiseau qui ne chante plus
les poupées sont immobiles
le cercle est sombre
la lumière est en moi
le visage s’approche
c’est la nuit
approche d’une autre saison
la mort est dans la terre
les châtaignes sur le feu
le chant du bois
le fauteuil grince
on entend une sonnerie
le téléphone devant la porte
l’ange s’approche
la jeune aveugle l’entend
la petite regarde la mouette
elle se cache dans la montagne
l’ange se penche
le vent se lève
les visages aux yeux voilés
le soir qui vient
un verre de bière
la pluie joue dans l’eau
tempête de feuilles
le chat se sauve
le hibou observe
dans l’arbre l’ombre du chat
les papillons s’envolent
une araignée tisse sa toile
étoile dans le ciel
nuit qui tombe
dans le jardin du minotaure
14/10/2014
les chats se battent, et moi qui regarde sans rien voir,
perdue en un dédale
ininterrompu,
quelques pauses, un silence intense en mon âme ;
l'intemporalité s'insinue,
une fugace incandescence m'assaille de temps à autre, ainsi qu'une étrange impression d'irréalité,
je me sens si loin, puis je reviens à moi,
je ne sais où j'étais perdue, dans le jardin d'Alice, le
palais du minotaure,
les souterrains de Chronos,
là où les hauts de
Hurle-vent sont assaillis de vents et de bruine,
entre bruyères et hautes frondaisons, peut-être ici ou
là-bas,
au cœur d'une vieille tour en Brocéliande.
Une harpe celtique fait éclore sa mélodie, mélopée
lancinante...
C'est un long nocturne, les heures passent et ressemblent aux
nuits endolories,
aux nuages fuyants, aux feuilles jaunies, à tout ce vacarme
là-bas dans la Cité,
les mésanges sont revenues, le bassin débordera bientôt
trop de pluies... Ou trop de larmes ?
Ce serait comme si le monde souffrait et pleurait,
les branches des arbres se dénudent,
on entend les cris des
enfants dans la cour de récréation.
Cet air de musique se mêle à mes souvenirs, des voix qui
murmurent en une langue étrangère,
Coups frappés à la porte de bois blanc,
des violons dans un vieux film, certaines images, certains silences aussi.
Des photographies peuplent ma mémoire... Des pages d’albums
perdus,
Quelques images de femmes et d’ enfants qui marchent,
Vers le néant, ne savent où leurs pas les conduiront,
avancent, ne peuvent fuir, ni reculer.
Il faudrait comme Thésée dérouler le fil, avancer et ne pas
se retourner.
Ils marchent, vers la mort, des hommes attentifs derrière des grilles.
Ils marchent, vers la mort, des hommes attentifs derrière des grilles.
Aurélia portée par le cygne blanc traverse le jardin
d'automne.
Je ne sais qui chante
en moi ou qui pleure en moi, tout à tour.
Lala est morte désormais. Dans le puits étrange de ce chagrin
Tout est noir maintenant, personne ne peut descendre aussi
loin.
Tous ces mots d'insolences ou de nonchalance,
toujours si beaux, si doux à mes oreilles, des poèmes
incessants,
la sorcière a été brûlée, les braises encore chaudes dans la
forêt,
j'écoute St John Perse, je poursuis le voyage de Milosz et je
suis vivante.
Le poème est plus qu'un secours, il est ouverture des portes,
la clef qui connaît toutes les serrures,
la lumière qui éclaire la crypte, qui libère, en une respiration
légère.
Toute oppression s'évanouit, toute prison obscure s’ouvre,
toute chambre
sanglante disparaît,
vois comme le monde est beau, de tes yeux, abreuve toi ;
bois le murmure de
l'eau, le vin dans le verre de cristal,
un rayon de soleil sur la coupe de fruits,
les noisettes sur l'argile humide, le linge pendu sur la
corde à linge.
lundi 15 décembre 2014
samedi 6 décembre 2014
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