J’aimerai une plage et un bateau blanc
Une maison posée face à la mer
Comme une île de silences et d’écumes
Chaque jour, chaque nuit, quitter ses émois et ses
désirs
Ne plus avoir de souhaits
Oublier les effrois
Que savons-nous de la mémoire que porte en eux les
migrants ?
Des femmes aux cheveux d’algues dansent sous les
rires des étoiles
Les étoiles deviennent folles, elles tournent à
l’envers
Un vieillard en costume de marin se tient devant la
porte de la maison close
Les volets sont fermés
Au jardin des lotus elle chante et s’endort
Des parfums d’iris et de lys mais aussi de fleurs
fanées
Les elfines s’avancent lentement sur l’herbe
mouillée
Le vent est trop fort, des bourrasques cassent les
branches des arbres
Si par hasard tu peux entendre la musique des
sphères
Si par hasard tu t’éveilles au bord de la fontaine
Si par hasard tu ne sais plus rien
Quand viendra l’autre matin ou l’autre nuit
dans la solitude et l’obscurité
n’aies pas de crainte, il est bientôt temps
Le soleil revenu, le jour qui se lève
Pourquoi le vent et la peur ?
Le monde est si grand dans le regard de l’enfant
La prison c’est le fouet des paroles
Le mensonge, il faut vivre dans la folie, les
espaces où tu ne sais où tu vas
Partir est une illusion
On ne quitte jamais rien
Dans ton cœur les errances sont noires et blanches
Merlin lance des poudres d’argent sur la tombe de
pierre
Le poète marche en composant
Et tu ne sais vers où tu pars, tu ne sais où tu vas
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