Ce serait un jardin de longues envolées Une entrée dans le pays natal où respire l’Infini La tranquille et lente remontée vers le visage de l’Intime Un creux dans le silence murmuré d’une éternité Tu ne peux confondre le vent venu des horizons lointains Et le souffle naissant du pays des enfances. Véronique Guerrin ( Je vous remercie de me prévenir si vous voulez utiliser textes ou images qui sont ma propriété.)
vendredi 12 juin 2015
mercredi 10 juin 2015
Mélancolia
" Żal, żal, serce płacze, już jej więcej nie zobaczę!" Chanson de Pologne
Le jardin descendait vers la plage, il faisait si beau. Pourtant tant de jours pluvieux s'étaient étirés, aux nuages lourds et tristes, chargés d'orages et de terribles peurs . Les morts revenus de la crypte marchaient dans la maison en cendres, piétinaient les allées des roses.
Le jardin descendait vers la plage, il faisait si beau. Pourtant tant de jours pluvieux s'étaient étirés, aux nuages lourds et tristes, chargés d'orages et de terribles peurs . Les morts revenus de la crypte marchaient dans la maison en cendres, piétinaient les allées des roses.
Durant ces moments là, la petite fille se lovait dans la main qui la berçait. Elle désirait tellement s'endormir et mourir. Elle n'écoutait rien, n'entendait plus rien et ne pensait qu'à dormir de ce si long sommeil, celui qui délivre. Le cygne noir était revenu. Quelques plumes couleur de nuit s'effilochaient dans le bassin. Mais comment s'endormir encore et encore quand chaque instant est perturbé. Il faudrait toujours, encore plus de paix, de sérénité et d'abandon.
Ce jour de soleil, regardant par la fenêtre, la petite fille était en colère. On ne l'avait pas laissé s'endormir. On l'avait renvoyé dans le monde, le vaste monde qui la tourmentait et la terrorisait. Maintenant, elle était obligée de retourner près de la tombe où les glycines pleuvaient leurs fleurs violettes. Elle l'avait dit et redit " méfies toi, tu sais, il ne faut faire confiance à aucun adulte, sinon, ce sera la catastrophe et avec elle, le chagrin, la solitude et la honte."
Elle devrait attendre mais combien de temps... Pour combien de jours encore, cette attente, cette cristallisation lente dans une mort inachevée, combien de nuits dans le silence de l'agonie?
La symphonie des vagues devenait lourde. Comme un écho de voix dans le puits si profond. Mais on ne peut descendre dans le puits, il n'y a plus d'échelle.
Les tapis colorés et poussiéreux se déroulaient sur l'herbe tendre. Des enfants en sortaient puis roulaient, jouaient autour des parterres fleuris. Ils sautaient, riaient. Heureux d'être libérés.
Pourquoi fait on si peur aux enfants avec les histoires idiotes des marchands de tapis qui les enlèvent s'ils ne sont pas sages ? Pourquoi le père Fouettard? Et le loup dans la forêt?
Je crois que ce sont les adultes qui ont peur du loup et qui ont peur de ne pas être sages, je ne crois pas que les enfants soient hantés par tout cela. Ce n'est pas si important.
Ce n 'est pas grave de faire des tâches ou de se salir, même, cela pourrait être amusant. Les plus beaux animaux portent des tâches sur leurs corps comme des trophées. Les fruits sont tatoués d'arabesques, les papillons légers et chamarrés aux yeux de premières lueurs.
La petite fille pleurait, et ses larmes tombaient dans le bassin aux poissons rouges. Sa colère s'était transformée en un immense chagrin. Daniel était mort. Elle devait l'attendre près de la tombe et ne pouvait pas mourir. Que faire d'autre ? Lala était revenue, plus présente que jamais.
Sa solitude tremblait en elle comme la flamme d'une bougie. Son courage s'éteignait. Elle ne se sentait plus en force, ni en joie. Elle était désespérée, un oiseau tombé du nid.
Dans les roseaux muets, le chat se cachait. Il faisait si chaud, comme autrefois, dans le jardin si beau de l'étonnement de vivre.
Les adultes mentent et sont méchants. "Il faut s'endormir et mourir avant la catastrophe, avant de devoir subir des choses douloureuses ou méchantes" pensait la fillette. Elle ne pensait qu'à cela, pendant ces si longues journées. Et toi, dans le rire de la rosée, ce matin, tu laissais couler sur son visage une eau impure, les parfums des amertumes.
C'est une fuite, une mélancolie, un Zal : cette nostalgie qui étreint le coeur et le laboure sans relâche. Sous le tilleul dans le soir qui descend, je saurai que Lala est une dormeuse aux abeilles, blanche dans le lit des souvenirs. L'araignée tisse sa toile dans le labyrinthe où la femme est errante, elle a perdu ses clés, ses papiers, et ne sait plus son nom.
Connais-tu le sentier des ombres vives qui s'ensommeille dans le calme éclat des soleils de jadis, alors que les enfants se blottissaient dans le lit de la grand mère, volant, volant le long du couloir terrifiant et noir, englué de fantômes et de cris. Sans sommeil.
Un parfum de marjolaine et de lilas, la belle et douce lumière, écoute, ma chère enfant, la vague cadence le silence de l'éternité. Là où le cygne noir se penche sur le corps endormi.
dimanche 7 juin 2015
Léocadia Siwinska née Pejka
![]() |
Babcia dans sa dernière maison |
![]() |
c'était un matin /la fenêtre vers le jardin |
![]() |
Francisek Siwinski (1900/1956)et Léocadia Siwinska (1903/2000) et l'une de leurs deux filles |
![]() |
Léocadia dans les champs |
![]() |
A Vorges chez ses amis, avenue de Vincennes/au milieu à côté de Maria Stépanek |
![]() |
Vorges/avec Lodia et " Nini" |
![]() |
Vorges avec Lodia, Claudine et " Nini" |
![]() |
Famille de Léocadia appelée Cadia /Pologne/Lawki/la première à droite debout/ |
Inscription à :
Articles (Atom)