C’est un temps de repos, de vacances au bord de mer.
Des formes ou des corps qui sautillent et se fondent dans les vagues. Des
bateaux au loin, des pêcheurs crient dans le port, des odeurs fortes de
poissons frais. Un peu de vent.
Agités par de
fugitives images d'ombres, d’immeubles, de verdures et d’endroits désertés,
pour immobiliser l'instant où se lèvera la secrète lueur du temps à saisir, le
chercheur des images aime les lieux
d’errance, de voyages, là où l’obscurité incessante des flots est sans cesse
jaillissante ; il se penche
également sur les vestiges pétrifiés des guerres, les lignes sombres imprégnées
de sang, les ruines comme des orages… Sur le moment de l’assoupissement des
pierres, sur les alcôves de repos dans les demeures marines, et laisse courir son
regard sur les plages constellées d’enfants.
Quelques balustrades entourent les jardins
suspendus, d’Ionique villégiature, aux escaliers qui tournent, descendent vers
la mer et les criques privées. Sur les
toits brisés, s’envolent les oiseaux : larges ailes, et plumes blanches.
Les images se posent lentement, environnées d’arômes
de citronniers, d’amandiers en fleurs, de parasols et de palmiers. Éclairées
d’un scintillement mauresque d’or et de soleil, sous ce ciel oriental, là où la
côte, mouvante, légère, à la mer mystérieuse, accueille les visiteurs
attentifs, les touristes qui déambulent, les jeunes femmes qui bronzent, les
corps offerts aux envolées d’invraisemblables villégiatures.
En ces villes de vacances, de tapis rouges et
d’éloquences comme autant de méditations ou d’images inattendues : songes
inexplorés des nageurs endormis sur le sable, mouvements des mains qui construisent
le château de sable : lucioles radieuses, destinées végétales, papillons d’écume,
fugitifs. Rupture dans un enchainement.
La tentation est grande d’offrir des images de mousses verdoyantes,
d’éclats de lunes, de floraisons d’aurore sur ces côtes d’enfance et de songes,
de notre enfance intermittente qui va de rive en rive et explore l’inopiné. Il
arrive que rien ne puisse être gravé sur papier ou pellicule, c’est la mémoire
qui est détentrice de l’évènement, du moment vécu, existe t’il ainsi une
distance favorable entre le vécu et ce dont on se souvient ? Temps suspendu.
Instant arrêté.
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