La cigarette écrasée sous le talon, tu marches dans la rue,
Des ombres se cachent au creux des immeubles aux volets
fermés.
Une fumée s’élève de cette cheminée, la maison semble si
triste,
à la porte entrouverte, la fenêtre comme un œil fermé,
le vieil homme fume la pipe, une pie se tient sur la branche
du jardin.
L’érable si rouge, comme un drap brodé sur le lit du ciel
Sur la table de bois usé, des verres emplis de vin.
Les feuilles bougent, la fumée tournoie, les fleurs se
referment
Lentement, quelques gouttes de pluie.
Elle chante sur sa bicyclette, et fuit vers le terril.
Caches toi parmi les ombres, personne ne te
retrouvera !
Tous ces corps martyrisés jetés aux flammes,
Les enfants brisés, mais comme les hommes sont cruels,
Et les cendres, grises et blanches, semblable à une musique
Qui scande nos songes, on entendra toujours leurs cris
Ou leurs pas, désenchantés, dans le ghetto, enfermés.
Dieu aurait il déserté son peuple ? Comment
survivre ?
A la peur, à la haine, à l’angoisse ? Comment prier
encore ?
Et les femmes fragiles, fleurs anéanties, leurs bébés
abandonnés
A la mort, à la faim, aux crimes impunis.
La jeune fille sur son vélo traverse les rues inondées de
clarté, la vie toujours triomphe. Mais
si tu te tais tout recommencera. Mais si tu ne pleures pas avec eux, c’est que
tout peut se reproduire encore et encore. Chante, et danse c’est ainsi que la
joie transfigure l’univers, « Avinu Malkeinu », que tout se taise enfin.
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