les nuages d'eau s'allongent sur le sol
les pierres se gravent de longues danses verticales
des mots inconnus tracent d'autres songes
de l'eau goutte dans la cave
des pluies ruissèlent sur les parois de nos chairs
ondes de vertes douceurs et ce chemin ambré de fleurs,
la rosée parsèment les pétales épars et les brisures de pain,
tous ces éclats de vie
le long des murs, des mains invisibles tracent des signes
des gouttelettes argentées descendent lentement sur le blanc du mur
les feuilles sur la vitre embuée se vrillent je pense aux Hauts de Hurlevent
les glycines dansent et se tordent
j'ai tiré les voilages blancs
la lampe de chevet s'éteint, s'allume : éclair dans le ciel
sur la table de bois un carnet rouge
mille étoiles de ciels inversés les anges ne sont pas venus
ici il y aussi du chagrin et la mélodie de l'adieu
le vent tourmente les fleurs du jardin
la balançoire en a oublié le poids du corps des enfants
tant de jours de bonheurs qui se dispersent entre les branches des arbres
là bas si loin sur la colline de lumière la mémoire est éternelle
il n'y a plus rien sur le bureau de l'écrivain
mais j'aime l'imaginer penchée vers sa petite machine à écrire
le miroir se penche vers tout ce qui se perd tout ce qui est perdu
dans le vent les rires et les verres de vin
les cheveux des enfants et les champignons dans la forêt
y aurait il quelques nains dans ce petit jardin ?
Dans le potager des feuilles d'épinards et des prunes tombées
les guêpes tournoient la soeur assise sur le vieux fauteuil d'osier rêve ou prie...
Les murs sont nus Les peintures d' Anne n'égaient plus la maison
ne racontent plus les îles lointaines et le soleil les citrons d'or et le bleu d'une robe,
la toile tendue sur la table
Comme était beau ce bouquet de fleurs aux coloris vifs
comme était douce la nature morte aux poires jaunes et longues
corps de fillettes ou de jeunes femmes
rondes proportions de tendresse Le sac brodé et le canapé rebrodé
le voilage des fenêtres est gravé de signes sensibles
quelques taches de poudres et pigments
dans l'atelier un silence d'ange
une soeur bleue et blanche : mouette entre les fleurs et les feuilles qui marche doucement,
sur cette terre sableuse,
sans aucune autre vague, ni écume,
que le voile blanc qui couvre sa tête,
gravit le petit chemin...
les adolescents jouent dans le jardin,
mais il va encore pleuvoir et il nous faudre partir...
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